L’Union européenne participe à la promotion de l’industrie audiovisuelle avec le fond Eurimages (I).
La France et le Canada ont conclu des accords bilatéraux de coproduction dont le dernier a été signé le 28 juillet 2021 (II).
Les PME au sens de l’Union européenne peuvent bénéficier des fonds structurels pour un projet lié à la culture et au cinéma (III).
A)
Qu’est-ce qu’Eurimages ?
Eurimages participe à la promotion de l’industrie audiovisuelle européenne en accordant un soutien financier aux films de fiction, d’animation et aux documentaires produits en tant que coproductions.
Il dispose d’un budget annuel d’environ 27,5 millions d’euros.
Le soutien d’Eurimages prend la forme, soit d’une avance sur recettes
(soutien à la coproduction), soit d’une
subvention
(soutien à la coproduction, la promotion des coproductions et leur exploitation).
Les avances sur recettes sont remboursables à partir des recettes générées par les projets soutenus.
Eurimages propose quatre programmes de soutien
:
- à la coproduction cinématographique,
- à l’exploitation
- à la promotion
- à l’égalité entre les femmes et les hommes
B)
Les organes d’Eurimages
1-
Le comité de direction
Le fonds est dirigé par un Comité de direction au sein duquel chaque État membre est représenté. Il adopte le budget du fond et définit sa politique et sa stratégie.
Il détermine les conditions d’octroi des soutiens financiers et adopte la liste des experts externes indépendants susceptibles de participer aux décisions de soutien des différents programmes.
2-
Le comité exécutif
Il prépare les réunions du Comité de direction et adopte un plan d'action définissant les moyens d’atteindre les objectifs stratégiques fixés par le Comité de direction.
Le comité exécutif adopte également les recommandations des groupes de travail et notamment celles des groupes de travail coproduction.
3-
Le secrétariat d’Eurimages
Le secrétariat est dirigé par un directeur exécutif et placé sous la responsabilité du Secrétaire Général du Conseil de l'Europe.
Le secrétariat assure l'administration du fonds.
Le secrétariat d’Eurimages prépare les réunions du Comité de direction et du Comité exécutif, et est en charge de l’application des décisions rendues par ces deux organes.
En contact avec les professionnels du cinéma, il examine l’éligibilité des demandes d’aide et assure le suivi des conventions de soutien.
C)
Comment bénéficier du fonds Eurimages ?
L’attribution de l’aide d’Eurimage se fait par le biais d’appels à projets.
Il y a trois appels à projets par an.
Le dossier doit comporter tous les éléments dont la liste est publiée sur le site internet d’Eurimages, à savoir :
- Un synopsis
- Un commentaire approfondit du film par le réalisateur
- Une note du producteur
- Un devis récapitulatif du budget en euros
- Un budget détaillé en euros et dans la monnaie nationale du producteur délégué
- La copie du (ou des) contrat(s) ou memo-deals entre les coproducteurs
- Une preuves de financement
- Les comptes d’exploitation
Les projets déclarés éligibles par le secrétariat sont ensuite évalués par les groupes de travail coproduction composés d'experts externes indépendants qui ont été sélectionnés via un appel à manifestation d'intérêt.
Les groupes de travail vont ensuite émettre des recommandations sur les soutiens à accorder établies sur la base des critères de sélection tels que décidés par le Comité de direction et le Comité exécutif.
Les dates limites pour le dépôt des demandes de soutien sont fixées chaque année par le Comité de direction et sont publiées sur le site Internet d’Eurimages.
II)
L’accord de coproduction conclu entre le Canada et la France entré en vigueur le 1er mai 2022
A)
Un accord bilatéral avantageux
Le 28 juillet 2021 a été signé un accord de coproduction dans les domaines du cinéma, de la télévision et des services de médias audiovisuels entre le gouvernement de la République française et le gouvernement du Canada.
Ce nouvel accord remplacera les deux anciens accords de coproduction de 1983 et couvre l’ensemble des œuvres audiovisuelles, qu’elles soient destinées à une première diffusion dans les salles de cinéma, sur un service de télévision ou bien sur un service de médias audiovisuels à la demande.
Cet accord offre aux professionnels français et canadiens de plus grandes facilités de collaborations dans les domaines de l’audiovisuel.
L’aide apportée par l’accord est défini à l’article premier : « les œuvres cinématographiques réalisées en coproduction et admises au bénéfice du présent accord jouissent de plein droit des avantages qui résultent des dispositions relatives à l'industrie cinématographique qui sont en vigueur ou qui pourraient être édictées dans chaque pays. »
L’article 3 de l’accord entre le Canada et la France prévoit que « Chaque Partie détermine la procédure applicable pour l’obtention du statut de coproduction et établit la liste des documents composant le dossier de demande. Elle en informe l’autre Partie ».
En attendant la publication au journal officiel français, les sociétés de production françaises doivent utiliser la procédure de l’agrément auprès d'une commission interne du CNC qui représente la France. Le
Centre national de la cinématographie (CNC) a été crée en 1946 et permet de déployer un dispositif d'aides intervenant en amont de la production des films (aides au scénario, aides au développement pour les jeunes sociétés de production, nouvelles aides au court-métrage).
C'est
Téléfilm Canada
qui est l'organisme en charge de la mise en oeuvre de l'accord bilatéral au Canada. Les sociétés de production canadiennes pourront bénéficier d’un financement complémentaire pour les projets qualifiés de coproduction régi par l'accord bilatéral. Elles doivent déposer
une demande de recommandation.
B)
Les conditions générales pour bénéficier de l’accord de coproduction Canada-France
- L’œuvre doit être coproduite par au moins un producteur de chacun des états. (article 4)
- La contribution financière minimale des producteurs français et canadien à une œuvre est de 20 % du budget total de la production (article 5)
- Chaque participant autre que les producteurs, doit être un ressortissant de l’un des États coproducteurs (article 6).
- Principe de proportionnalité : la part des éléments canadiens et française d’une œuvre est fonction de leur contributions financières.
- Tous les services de doublage d’une œuvre, en anglais et en français, doivent être normalement exécutés dans les États coproducteurs (article 11).
- Les génériques de l’œuvre doivent être présentés avec la mention « coproduction Canada – France
» ou « coproduction France – Canada
» (article 12).
- La France doit respecter le droit de l’Union européenne en matière d’aides d’état relatif au droit des aides d’état applicable dans les domaines du cinéma, de la télévision et des services de médias audiovisuels à la demande comme indiqué dans une communication de la Commission Européenne C 332/1 en date du 15 novembre 2013 (article 19).
III) Les fonds européens en soutien à la culture et au cinéma pour les PME au sens de l’Union européenne.
Il existe des fonds structurels permettant de soutenir la culture au nom de la politique de cohésion économique (A). S’agissant des secteurs de la culture et de l’audiovisuel, c’est le fond Europe créative qui intervient (B).
A)
Les fonds structurels
Dans le Fonds européen de développement économique régional (FEDER) et le Fonds social européen
(FSE) la culture n’est pas un objectif prioritaire, mais certains projets culturels peuvent bénéficier de ces fonds structurels dans la mesure où les projets contribuent au développement régional et à son rééquilibrage (dans les zones urbaines ou dans le cadre de projets liés à l’équipement de lieux de diffusion).
La politique de cohésion économique, sociale et territoriale est dotée d’une enveloppe de près de 15,5 milliards d’euros, et s’organise autour d’une répartition selon les régions.
En France, les autorités de gestions sont les Conseils régionaux et l’État. Ils définissent leurs priorités dans leur programme opérationnel pluriannuel.
B)
Europe créative, le programme pour les secteurs audiovisuel, culturel et créatif :
Europe créative est le programme-cadre de la Commission européenne visant à soutenir les secteurs de la culture et de l’audiovisuel.
Doté de 2,5 milliards d’euros pour la période 2021-2027, il devrait mettre l’accent sur la musique, l’inclusion et la promotion des talents féminins.
Le programme fonctionne par appels à projets.
Ce programme se divise en 3 parties :
- Volet culture
: il soutient la coopération, la mise en réseau, la traduction et le développement de plateformes européennes, des projets innovants portés par des structures professionnelles.
- Volets média
: il concerne spécifiquement l’industrie du cinéma, de l’audiovisuel et du jeu vidéo.
- Volet trans-sectoriel
: il facilite la collaboration entre les secteurs de la création et couvre le secteur des médias d’information.
Ce programme est ouvert aux PME au sens de l’union européenne, mais également aux autorités locales et régionales, administrations, ONG, universités, associations. Il faut que l’opérateur culturel possède la personnalité juridique depuis au moins deux ans.
Si vous souhaitez d'autres renseignements sur les aides en matière de productions audiovisuelles, contactez notre équipe.